Séance 6 – Consignes et rédaction

Objectif :
- Intégrer les consignes en prenant en compte les critères mentionnés.
- Passage à la rédaction et identification des éventuelles difficultés.
- S'appuyer sur l'oral pour débloquer l'écrit.

• Comment font les critiques ?

Il n'y a pas de méthodes et de critères figés dans le marbre pour écrire une critique. Certains prennent des notes pendant la projection d'un film, d'autres non. Ils voient les films lors de projections de presse (plusieurs sont organisées pour un même film), avant leur sortie en salles afin que les journaux puissent écrire les papiers en amont, établir leurs choix éditoriaux. La plupart du temps les films ne sont vus qu'une seule fois mais cela arrive que les critiques voient les films deux fois. Certains, qui ne prennent pas de notes, préfèrent s'appuyer sur leur mémoire, notamment de détails, de passages qui leur ont semblé déterminants et évocateurs durant la projection. Lors de ces projections pour les professionnels, un dossier (de presse) est distribué par l'attachéˑe (de presse!) du film : il contient un synopsis, un entretien avec le ou la réalisateur.rice, une fiche technique qui permet d'identifier entre autres le nom du chef opérateur, de l'ingénieur son, l'auteur de la bande originale. Y figure aussi la liste des acteur.rices principaux.
Certains critiques ne manqueront pas de revoir les films précédents du cinéaste sur lequel ils auront à écrire afin de mieux resituer leur dernier opus dans l'ensemble de leur œuvre. On peut voir dans cette démarche une manière de rester fidèle à la politique des auteurs mentionnées en séance 2.

• Consignes de rédaction 


Les rédacteur.rice.s se référeront aux consignes suivantes pour écrire une critique qui fera entre une ou deux pages, soit un recto ou un recto/verso.
Bien que la critique soit écrite par une seule personne, il ne faut pas employer le « je » (contrairement à ce que font certains rédacteurs de blogs). Pour ceux que cette contrainte déroute, ils peuvent relire une ou deux critiques et voir comment ces prises de position sans « je » se traduisent concrètement. Par exemple, au lieu de dire : « j'ai trouvé ce film mélancolique », « ce film est mélancolique » ou « de ce film se dégage une certaine mélancolie ».
1. Résumé de l'histoire : ne pas y consacrer plus de 3 lignes afin que l'histoire n'envahisse pas tout le texte au détriment des questions de mise en scène.
2. Décrire l'univers esthétique du film, son originalité : pour cela, reprendre et développer si besoin les éléments rédigés lors de l'atelier de la séance 6 et ne pas hésiter à faire jouer certaines références si possible personnelles. Le genre du film (mélodrame, western, fantastique, etc.) est à prendre en compte : à quels codes de représentation renvoie-t-il ? Est-ce que ces codes sont repris, questionnés par le film ?
3. Cerner le sujet du film : le sujet n'est pas l'histoire, l'idée est de cerner l'enjeu profond du film. Autour de quelle(s) question(s) tourne le film ?
4. Exprimer et interroger son émotion, voir vers quelle réflexion elle peut mener.
5. Donner son avis en se référant à ce qui est développé avant et après.
6. S'appuyer sur une scène marquante : pour étayer son propos et faire vivre le film.
7. Vision du monde, des personnages : Quelle vision du monde, de l'humanité se dégage de ce film ? Il faudra interroger le point de vue de l'auteur, son rapport aux personnages (parmi eux un artiste), à ce qu'ils représentent. Comment le cinéaste les regarde-t-il ?
8. Place du spectateur, actualité du film : interroger la place donnée au spectateur tout au long du film. Tous les éléments sont-ils expliqués ? Quelles questions le film nous invite-t-il à nous poser ? En quoi est-il d'actualité et peut-il nous toucher aujourd'hui ?
9. Trouver un titre et jouer avec les mots : l'idée est d'appréhender ici l'écriture de manière très libre et non scolaire. Il ne s'agit pas là d'un exercice de dissertation. Il ne faut donc pas hésiter à jouer avec les mots, à s'amuser, à se faire plaisir.

Ces consignes ne sont pas à suivre forcément dans l'ordre, elles sont là pour servir de points de repères et certains points fusionneront naturellement lors de la rédaction.

Atelier « Mise en situation et déblocage» :
Le médiateur qui encadrera la séance se mettra à disposition des participants en cas de difficultés à formuler une idée. Pour aider aussi les uns et les autres à avancer et à développer leur point de vue, une mise en commun de ce qui a déjà été écrit et des difficultés rencontrées pourra être faite : à mi-parcours de la rédaction, trois rédacteurs aux avis différents présenteront leur travail et tenteront de se mettre en situation de débattre. À tour de rôle, un ou deux membres du groupe s'improviseront animateurs de cet échange et poseront des questions aux intervenants pour les aider à éclaircir leurs pensées, leurs arguments, et à apporter de la nuance si besoin. Un enregistrement sonore sera fait à chaque fois qui favorisera une certaine mise en condition.